September 20-21st LYMIT-DIS Kick-off meeting takes place in Rouen, France
Des chercheurs normands au chevet de cardiaques
Santé. À Rouen, un laboratoire a remporté un appel d’offres européen pour diriger un projet scientifique sur l’insuffisance cardiaque. Avec l’espoir de traiter la maladie.
De Belgique, des Pays-Bas, d’Espagne et de Pologne, les chercheurs les plus pointus ont rendez-vous aujourd’hui à Rouen. Le petit comité va tenir, au sein du laboratoire U1096 EnVI (endothélium, valvulopathies et insuffisance cardiaque, placé sous la double tutelle Inserm et Université de Rouen) sa première réunion dirigée par Ebba Brakenhielm. La chargée de recherche à l’Inserm, qui travaille depuis douze ans dans le laboratoire du professeur Vincent Richard, donne le coup d’envoi de son projet de recherche d’ampleur européen. Nom de code LYMIT-DIS pour Lymphatic and microvascular treatments in metabolic - Diseases.
Mieux diagnostiquer et mieux traiter
Derrière ce projet, la lutte contre un mal touchant plus d’un million de Français : l’insuffisance cardiaque. « La prise en charge de l’infarctus du myocarde est bonne. Mais elle l’est moins dans le cadre de l’insuffisance cardiaque, la première cause d’hospitalisation des personnes âgées. Et encore moins dans le cadre d’une fraction d’éjection préservée, également appelée dysfonction diastolique », détaille la coordinatrice du projet.
Pour schématiser et vulgariser, le cœur ne se remplit pas assez et est à la peine pour assurer la circulation sanguine. « Cette pathologie est moins facile à détecter, précise Ebba Brakenhielm, depuis son bureau installé à la faculté de médecine. Elle concerne des personnes atteintes de syndromes métaboliques de type diabète, obésité, cholestérol élevé, hypertension. Et ce sont souvent des femmes... »
L’angle d’attaque de l’étude menée par la chercheuse rouennaise porte sur le réseau lymphatique cardiaque : « Nous avons déjà montré que, après un infarctus, si on stimule la régénération de ce réseau, on peut prévenir, voire améliorer l’insuffisance cardiaque systolique. » Des pistes de travail pour la cinquantaine de chercheurs qui vont se pencher sur la question durant trois ans : « Nous allons également nous pencher sur la fibrose, la rigidité des parois cardiaques, car cela n’a pas été fait dans un tel cadre avant. »
Le projet scientifique a retenu l’attention de la commission européenne Era-net : elle lui alloue 1,088 million d’euros sur trois ans pour financer ces recherches. Une opportunité et une preuve de confiance puisque seuls quatre projets ont été sélectionnés pour être pilotés par des chercheurs français. « Nous avons trois ans pour améliorer les connaissances en la matière, trouver de meilleurs biomarqueurs afin de mieux la diagnostiquer et identifier de nouvelles cibles thérapeutiques dans des modèles pré-cliniques », reprend la chercheuse qui espère que la coordination européenne permettra de faire naître des traitements efficaces contre l’insuffisance cardiaque.